Publié le 18 Juin 2017

 

Peu après s'être assoupi, Dévo fut réveillé par un insecte, un sylphide porte-plume qui était monté sur lui, et par son ami Philomène ā̃khõk avec qui il avait rendez-vous ce jour-là. Ce dernier s'approcha et lui secoua délicatement l'épaule gauche, le bousculant dans sa rêverie. "Tu t'étais endormi... Excuse-moi de te réveiller… Nous avions rendez-vous, tu te souviens ?

 

Avec regret Dévo mit un terme à l’adhésion épidermique de ses paupières. étira ses jambes, les replia et lui sourit. Le sylphide, sa palpe maxillaire aux aguets, passa discrètement de sa cuisse à son bras droit, guettant de son œil composé quelque nourriture à prendre.

 

- Mais à quoi penses-tu ? demanda Philomène. Pourquoi ces longs silences depuis quelques semaines ? Pourquoi ce regard intense visionnant on ne sait quels mirages ?

 

Face aux interrogations pressantes de son ami, Dévo demeurait silencieux.

 

- Tu dis bien que les casques d'images, de mots et de sensations qu'on nous prépare vont nous couper du vrai monde et de notre réalité... mais que fais tu d'autre lorsque tu pars dans tes rêveries ? Crois-tu être libre ? Fuis-tu quelque chose ?

Le sylphide suivait son chemin, ballotté par les gestes soudain plus souverains et plus vifs de Dévo qui commençait à agiter ses mains, à tordre ses lèvres pour en découdre et contorsionner idées et mots dans tous les sens.

 

 

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

 

- Je ne sais pas. Je m'interroge... Je sais que tu es comme ça... Pour ce qui est des moyens de propagande dont tu me parles souvent, t'es sûr que t'es pas un peu parano ? Quand même t'exagères ! Je ne connais pas leurs intentions moi non plus, je ne suis pas dupe, ni optimiste, mais quand même... Allons-nous perdre notre cervelle ? Nous évoluons vers autre chose. Voilà tout... Nous ne sommes pas qu'un entrechoc de clics. Allons-nous communiquer directement de cerveau à cerveau ? C'est la question que je me pose…

 

- Et Wi fit le monde ! s'exclama Dévo. Mais ce "ils" que tu évoques, n'est-ce pas "nous"?... Cette évolution du langage, cette façon de dire. Une autre façon de penser donc, une autre façon de voir les choses... Sans cesse mouvante. Je m'en réjouis ! Cela fait-il sens de reprocher aux atablériens de s'adapter à l'environnement qu'ils ont créé eux-mêmes ? Et dont nous pourrons dire bientôt qu’il les a créé ? Et pourquoi vouloir à tout prix retenir ce qui n'a pas été ? Une idée parce qu'elle est ancrée dans le temps suffit-elle à la préserver de sa mort ? Le syrphe continuait à marcher lentement à la recherche de sa nourriture préférée : le pollen. Des touffes d’herbes où il se tenait préalablement avant d’entreprendre cette aventure, il avait cru apercevoir une corolle où prélever son nectar préféré mais après avoir besogneusement parcouru la manche de la chemise retroussée, il ne trouva aucune fleur à son sommet. Le dessin imprimé, le parfum suave de la lotion parfumée et les couleurs qui l'ornaient l'avaient trompé.

 

- Il y a une volonté de lutter contre le temps alors qu'il faut faire avec ! continua Philomène. Certes l'indifférence est sans issue et les événements sont dommageables car ils remettent en question la vie sur la Table. Ce n'est pas rien... Mais pourquoi s'entêter à vouloir tout confondre en ne tenant plus compte des besoins réels ? Ceux qui doivent être comblés tous les jours ? Il n'est nulle idéologie qui puisse en venir à bout sans un projet vivant.

 

- Pourquoi ne pas aller promener, dans les champs et dans les près? Qu'en dis-tu ? répondit soudain Dévo

 

- C'est une excellente idée : allons-y !

 

- Hé Oui !

 

Et ils allèrent.

 

L’imprudent sylphide fut enivré par les flaveurs de la lotion après-rasage. Les couleurs de ses rayures changèrent aléatoirement et de plus en plus vite. Il tituba quatre jours consécutifs au milieu des brins de thym et de bruyère, le ventre bombé, les ailes négligées avant de pouvoir enfin s’envoler vers d'autres victuailles. 

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Rédigé par Scripta

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Publié le 17 Juin 2017

Pour ce qui est des errances de la nature, je vous dirais que l'intervention d'organismes vivants dans la formation d'une ère géologique fut nécessaire ou concomitante mais n'en furent peut-être pas tant les fruits mais leur transformation.

 

 

Si la qualification par leur approche descriptive qualifie l'étape, elle n'en définit pas la datation précise, le moment chronologique avéré partant d'une issue possible vers sa fin antidatée. Peut-on dire qu'elle en est la genèse ? Le fait est que oui mais uniquement dans mon esprit. Si bien que d'une part, l'évolution et la vie sont liées ici à l'activité organique réduite à l'écosystème non répertorié de fait dans les citations ontologiques en rut. Et que ceci est bien la preuve supplémentaire d'une séparation dichotomique qui ne concerne que l'une des deux parties qui la conçoit mais certainement pas l'autre qui de fait se trouve séparée d'elle-même et de son semblable, son pendant en ceci qu'il constitue comme elle la république de la vie avec la même détermination et de ce qui ressort de l'importante égalité élective que nous en connaissons. Et que d'autre part, cette liaison entre les êtres organiques et l'évolution de leur coorganisation en formes nouvelles est toujours possible tant que le sont leurs existences mêmes.

En d'autres termes, l'évolution de la vie sur terre est liée aux formes qu'elles empruntent ou pour multiplier ou pour disparaître. Ainsi le découpage que nous en avons d'un point de vue géobiologique se base sur une observation de caractéristiques apparentes qui peuvent nous permettre de les ranger dans des étapes décelées mais après tout peut-être dans des périodes différentes qui font que seules leur apparence les réunit et non l'époque de leur naissance. Et là donc encore avec toutes les variations d'usage en ce monde et donc aussi dans leurs significations et pour faire évolutionniste, dans leur fonction.

 

Peut-on parler de constantes ? Oui s'il s'agit d'une même mémoire, non s'il en existe plusieurs et que de leur série nous n'en connaissons qu'une. Si je m'en tiens aux nouvelles découvertes concernant la nappe, hé bien la mécanique dont il est question ici et qui je vous le rappelle concerne les lois de la création et de la formation du manteau terrestre sont tout à fait intéressantes. Pourquoi ? Parce qu'elles tendent à valider l'idée que la tectonique peut avoir un rôle décisif à un moment propice sachant que tous les moments ne le sont pas. Et cette théorie fut favorisée par les expériences réalisées en laboratoire avec l'axiome numéroté 2 : C'est pas qu'on soit à côté de la plaque, c'est qu'on est dedans.

 

Par ailleurs, il tendrait ces dernières années à être dicible que les organismes vivants ont engendré ou produit des organismes non vivants qui seraient désormais pris en compte dans la conception géomorphologique de la terre en tant que caractéristique temporelle sous forme d'errance ou de progression selon les humeurs et que cela pourrait, à bien y réfléchir, nous emmener dans un tourbillon de conceptions nouvelles sur la définition de la vie elle-même. La peau et les cellules sont en passe de rencontrer des concurrents dont la formation relève de la création espécieuse humaine. La propitiation non pas religieuse vous l'aurez compris, mais gastro-cosmologique relève d'un concours de circonstances chimiques et chimériques à ce jour diversement appréhendé et de facteurs géodésiques et organiques tout à la fois. Cette propitiation donc a pour essence la volonté de sortir de la durée, de s'extraire du temps alors qu'il s'agit ici d'y rentrer franchement je veux dire dans le moment présent et son continu.

 

Par conséquent, j'estime que la lecture que nous en avons est possiblement fausse si elle n'est pas elle-même dynamique et peut développer en son sein d'autres suites tout aussi erronées bien que tout à fait cohérentes sur la ligne poursuivie par notre cinquièmement. Je vous renvois pour comprendre cette dernière référence, à l'histoire des sciences et des découvertes théoriques sur la cosmétautologie située à la louche lunaire aux alentours de – 300 et encore en mouvement. (extrait)

 

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Rédigé par Scripta

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Publié le 17 Juin 2017

L’architecture de cette cité se caractérisait par un mélange de vestiges antiques, de constructions médiévales, une flopée de maisons cossues des années mille, ersatz des châteaux rutilants du siècle passé, et la diffusion dans ses rues de toutes sortes de paillettes, de magnifiques villas à la manière Art-Déco, de vieux immeubles au charme désuet, de quartiers bétonnés proches des zones d'activités grises, d’îlots essaimés de panneaux aux lettres hirsutes, et de quelques ronds points décatis permettant de passer d'un parking à l'autre. Ces derniers étaient souvent entourés d'arbres esseulés, de containers remplis de papiers journaux, de prospectus, et de boîtes de somnifères vides.

 

 

Dans certaines zones artisanales ou industrielles plus excentrées, naquit en quelques années une nouvelle forme de mélancolie méridionale, appliquée à des surfaces carrées, tapissées d'aiguilles de pin, hantées du silence atablérien, de bruits de machines et des musiques éructées par des baffles sans oreille. Sur les routes environnantes de bruyants chariots de fer passaient à vive allure.

Dès qu'ils se rapprochaient, le volume de leurs décibels augmentait pour diminuer dans leur éloignement avec une remarquable symétrie acoustique. Un axe stratégique par ailleurs très apprécié par les amateurs de coins. C'était aussi là qu'avaient été érigées peu à peu d'autres habitations avec des immeubles et des lotissements. Une zone d'extension somme toute banale.

 

Et c'était par cette banalité là, par cette anti-campagne là, qu'avait commencé la banalisation d'un ban pour prolonger la saine gestion immobilière de la ville, dans le respect des règles saintes de la construction, et d’une forme de démission sociale, nous disait-on fatales, qui participa à la préservation du patrimoine citadin intra-économique de référence : les remparts.

 

"Comme un..." (extrait)

 

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Rédigé par Scripta

Publié dans #Littérature, #Fiction, #2016, #scripta 21, #Comme un

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Publié le 17 Juin 2017

La divinité suprême à l'origine de ces dieux là, était croyait-on un père. Certains disaient que c'était une mère, d'autres disaient qu'il avait deux sexes, d'autres encore aucun, car peut-être était-il né lui même d'un tenant, le sexe n'étant venu qu'après, pour permettre aux dieux et déesses de se reproduire.

 

D'autres dirent qu'il fallait inventer un nouveau genre, un genre qui n'existait pas, qui n'était pas un sexe particulier, ni des deux à la fois, mais encore autre chose. Nous, nous ne l'avions jamais vu, et ne savions comment le nommer. On choisit alors d'utiliser "wi" ou "ui" ou "oui" selon les coins de la Table. Ui serait utilisé de façon indifférenciée autant pour les adverbes, pronoms, relatifs, et les substantifs... Mais sans attribuer un nom précis pour wi désigner.

 

Au lieu de "il" ou de "elle", on disait "parcekui veut", "c'est oui-oui plus fort, oui plus juste, et oui plus bon". S'il fallait l'envisager dans l'espace, on prenait un raccourci, et on disait "louin" ou "prochouin". S'il fallait l'envisager dans le temps, on disait "sansouitemps", etc...

 

 

Comme wi avait une image très positive, on utilisa sa phonie pour répondre par l'affirmative : oui !

 

Et comme on ne voulait pas qu’oui n'existe pas, et que tout ce qui n'était pas oui porta un nom, on dit "non" ! 

 

Mais tout ceci était si compliqué, que l'on finit par dire un chiffre, père le jour et mère la nuit pour une année, et inversement celle d'après.

 

Au fil du temps chaque religion lui donna un nom propre.

 

Enfin, dans certains pays aux monts réciproques, l'on tint à garder l'alternance du "jouir" et de la "nouit", comme ça tout le monde fut d'accord.


 

 

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Rédigé par Scripta

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Publié le 16 Juin 2017

 

Inutile de vous rappeler les différents régimes poétiques, et autres qui s'en suivent, et la pagaille épouvantable dans laquelle nous nous trouvons, et qui nous éloignent tous les jours (plus que les nuits) un peu plus de la lune, sans pour autant nous divertir du soleil. Et il peut en être de même pour toutes les formes de savoirs concernant le mouvement permanent et l'inertie ultime. Par conséquent, nous n'avons d'autre choix que celui de chercher sans prétendre à l'exhaustivité de notre démarche. Et les cellules quantiques peuvent nous y aider, comme elles peuvent aussi en transformer le cours par leurs prouesses anticipatrices.

 

Quel est le but recherché ? Par quelle modalité et vers quel désir seraient-elles déjà inclinées? Nous ne pouvons plus reculer, ce que d'ailleurs nous n'avons jamais fait, ceci je vous l'assure.

 

Alors, Mesdames et messieurs, compte tenu des éléments que je viens de vous évoquer la classification mondiale doit être revisitée et les catalogages doivent intégrer d'autres principes thésauriques.  (extrait)

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Rédigé par Scripta

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