lune

Publié le 28 Novembre 2017

À la tombée de la nuit, le ciel est grand ouvert. La fenêtre ne cesse de geindre. Un texte de Victor Hugo me parle d'un voyage nocturne. Évoque-t-il mon immobilisme diurne? Est-ce à dire que la lumière rend casanier, qu'elle ne soulève aucune matière, qu'elle danse avec ses esprits ?

J'observe ce ciel invisible. Tu vois, je te dis "regarde" en y pressant mon doigt.

Son don d'ubiquité me saoule aux yeux. Sous le sombre plafond céleste se détachent quelques gouttes grises. Ce sont nos impressions insufflées dans un nacre de mercure et d'alu. À l'intérieur de nos parois c'est le même cristallin, le même tourbillon qui préfigure nos destins, nos manques. Et même s'il fait noir, y suis-je encore nue ?

 

 

La Lune vers laquelle je me tourne ce trou inaliénable et ponctuel, son préambule, nous oblige à la concertation feutrée d'une chaleur mécanique.

Et là tu me demandes "est-ce que tous les cons sont gris ?" - Non, j'te dis, c'est une simple révélation des formes secrètes et intimes. 

Les planètes ont voulu demeurer et le soleil s'enroue. La coïncidence est restée coincée dans un firmament à l'origine de notre trouble. Elle scintille et je la vois brisée par tant de bris et d'apostilles. 

Le ciel est plein de lunes et ta fenêtre ne cesse de gémir.

 

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Rédigé par Scripta

Publié dans #Littérature, #lune, #Victor Hugo

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