Chroniques de la Fastidieuse Note 2

Publié le 4 Février 2017

Ou la fin de la précédente Odyssée

 

Note 2

 

 

Ce pays avait jadis vu naître, grâce à une proche voisine, une forme de pensée que l'on appelait la fastidieuse, laquelle ne voulait s'occuper que des citoyens, et non exclusivement des appétences de leurs rois. Le dernier en activité fut donc remercié en plein cœur de l'hiver et de la capitale. Mais avec ses gouvernants successifs, au fil des siècles, la république s'était éloignée, comme le bateau prend le large, des principes qu'elle avait promulgué, à l'origine, par et pour le peuple, Et malgré le fait que son concept évoqua au fil des ans la mirifique image d'un sac plastique qui s'envole au vent, l'espoir demeurait intact. Quand bien même jusqu'à la nausée car les français avaient le pied marin, en eau douce comme en eau salée.

 

Déficiences des organisations, de la communication, corruption, déclin de son rayonnement et montée simultanée de sa suffisance, finirent par irriter ses frères et sœurs et finalement le dieu Oignon lui-même. L'ambiance y était, depuis quelques décennies déjà, fort désagréable. La pauvreté s'amplifiait, les exclusions se cristallisaient en bans, hommes et femmes mouraient lentement d'absurdité chronique, étouffés dans le silence. Et les dépressions annoncées par la météo étaient de plus en plus catastrophiques. Une véritable sandale lancée à la tête des souverains lors même qu'ils faisaient bombance !

 

Après une courte période faste, trente nymphes glorieuses furent larguées par voix aérospatiale, outrageusement, et pour les remplacer, trente miséreuses furent projetées à leur tour sur la région trouvant facilités grâce à des défauts de législation. Car, il faut bien le reconnaître le pays avait, l'air de rien, entretenu ses soubassements par l'émission de chèques asegmentés, la vente silencieuse de parcelles patrimoniales, et instillé des titres chocs monétaires par perfusion à ses valets ou d'autres encore, non monnayables ardemment inscrits en toutes lettres sur les manchettes de l'église télévisée. Que pouvaient là dedans les citoyens qui avaient été  éduqué à l'école de la Rép' avec une défiance certaine pour les véreux normatifs ou les grandes figures de la SeigneurieDésirante dont ils avaient soupé ?

 

Chacun vérifia au passage cette triste vérité qui est celle de prendre la libération du peuple pour asseoir ses propres intérêts et de les transformer peu à peu en conciliabule par le super-pouvoir absorbant de l'éponge démocratique à son service exclusif. Ce dernier prétexte facilitant une dématérialisation par éloignement sensitif de la réalité des êtres, et donc de leurs enjeux, privilégiant les cartons d'emballage à leur contenu...

 

Avril 2016

Rédigé par Scripta

Publié dans #Fastidieuse, #2016, #scripta 21, #Littérature

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